Vous cherchez des informations afin de lancer votre projet en agriculture urbaine et développer votre modèle économique pour une approche durable ?

Retrouvez ici les réponses à vos questions grâce aux FAQ du Facilitateur en Agriculture Urbaine, tant pour l’agriculture en pleine terre que hors sol.

De par ses bénéfices sociaux, écologiques et économiques, l’agriculture urbaine (AU) est un outil idéal pour donner une valeur ajoutée aux projets immobiliers et à leurs utilisateur·rice·s. En effet, les projets d’agriculture urbaine offrent un cadre de vie exceptionnel qui sera très apprécié par les riverain·e·s et autres acteur·rice·s qui en bénéficient.  

En ce qui concerne les plus-values pour le·a promoteur·rice immobilier·ère liées à l’introduction de projets verts, on retrouve les points suivants : 

  • Meilleure isolation sonore des bâtiments (toitures végétalisées, murs végétaux) ;
  • Limitation des coûts liés à la législation environnementale en fonction des communes (récupération des charges urbanistiques) ;
  • Augmentation de la valeur du bâtiment grâce aux certifications (BREEAM, Batex…). Pour le BREEAM par exemple, l’agriculture urbaine peut intervenir sur 11 critères différents. Le bâtiment se vendra ou se louera ainsi plus rapidement (Supply, Demand, and the Value of Green Buildings, RICS, 2012) ;
  • Dans les grandes mégapoles et villes densément peuplées, la proximité des parcs et espaces verts augmente de 2 à 5 % les prix moyens des logements en 2020 ;
  • Meilleure intégration paysagère qui améliore la valeur du patrimoine immobilier ;
  • Valorisation de surfaces qui ne seraient pas encore aménagées dans un projet se déroulant en plusieurs phases. Il est possible de créer une zone de culture sur un espace destiné à la construction tant qu’il n’est pas aménagé. Plusieurs années peuvent parfois séparer la mise en œuvre des différents bâtiments d’un même projet ; 
  • Possibilité de remporter des marchés en se différenciant de la concurrence ;
  • Réponse aux demandes, voire aux exigences des pouvoirs publics : certains cahiers des charges intègrent maintenant une demande explicite d’AU ou un travail sur la résilience alimentaire du projet ;
  • L’agriculture urbaine est aussi un moyen de travailler et gérer différents aspects environnementaux abordés dans tout projet immobilier :  
    • Temporisation et valorisation des eaux de pluie, réduction de facto de la taille du bassin d’orage. En toiture, l’agriculture urbaine peut retenir jusqu’à 50 % d’eau de pluie sur base annuelle ;
    • Préservation ou mitigation de la biodiversité, renforcement du maillage vert ;
    • Compensation CO2 ;
    • Réduction des îlots de chaleur ;
    • Isolation des étages supérieurs en cas d’agriculture urbaine en toiture : une toiture verte offrira une protection thermique qui permettra de maintenir la température de support de toiture relativement constante durant toute l’année, été comme hiver. Les toitures végétalisées et irriguées peuvent engendrer une économie d’énergie perdue par le toit allant jusqu’à 47 % et de 38 % dans le cas de jardins non irrigués (Jacquet 2011, « Performance énergétique d’une toiture végétale au centre-ville de Montréal », Centre d’écologie urbaine de Montréal) ;
    • Dans une logique d’économie circulaire, la création de compost permettant de valoriser les déchets organiques est un atout (la moyenne belge est de 66 kg de déchets organiques par personne par an !) ;
    • Amélioration de la qualité des eaux :les toitures végétalisées jouent un rôle de filtre naturel pour épurer les eaux. Les substances nocives (poussières, benzène, Pb, Cd, Cu…) contenues dans l’eau de pluie sont captées dans les toitures végétales, dépolluant naturellement l’eau de pluie restituée ;
    • Dans des cas d’introduction de serre en toiture, cela peut être d’autant plus pertinent si les activités du bâtiment dégagent de la chaleur et du CO2 qui peuvent être récupérés et valorisés pour chauffer la serre et/ou l’enrichir en CO2. Des panneaux photovoltaïques peuvent aussi y être intégrés.
  • Dans des projets mixtes ou ouverts sur le quartier, l’AU est un outil puissant de cohésion sociale et de création de liens. Un même espace peut accueillir des publics variés et remplir plusieurs fonctions : pédagogique pour les écoles, thérapeutique pour les maisons de soin et de repos, créateur de lien social au sein d’un quartier, sensibilisateur à la consommation de produits non transformés, activités connexes liées : gestion d’un compost, cours de cuisine, production d’herbes médicinales, etc. L’agriculture urbaine trouve sa place dans des projets immobiliers variés : résidentiel, bureau, commercial, santé, mixte, etc. 

Pour les habitant·s de l’immeuble ou du quartier, de nombreux avantages existent également. L’agriculture urbaine permet dans un environnement toujours plus minéral de réintroduire du « vert » dans la ville. Lorsqu’un projet immobilier intégrant de l’agriculture urbaine est bien pensé et construit en prenant en compte les besoins des occupants des immeubles (logements, bureaux, restaurants…) et du quartier, les avantages en retour peuvent être nombreux. C’est une manière de se réapproprier l’espace des villes et de l’utiliser à sa manière. 

D’un point de vue social, la présence d’un espace vert, productif ou non, stimule les rencontres intergénérationnelles et interculturelles entre les habitant·e·s du quartier, les occupant·e·s d’un immeuble, les travailleurs·ses d’une entreprise... Ainsi, les plus jeunes y verront un espace de jeux et de loisirs tandis que les plus âgé·e·s profiteront de cet îlot de paix, rare en milieu urbain. Ce sera l’occasion pour tou·te·s de se reconnecter à la nature, aux rythmes saisonniers et de développer sa créativité au travers d’une activité manuelle. Ce sera pour tou·te·s un espace pédagogique, où chacun·e  pourra se former selon ses envies et acquérir de nouveaux savoir-faire. 

La présence de végétation offre un aspect esthétique à la ville, influençant positivement le bien-être de chacun, comme cela a été démontré par plusieurs études. Au-delà de son impact sur le stress et l’anxiété, la présence d’un projet d’agriculture urbaine permet à chacun d’entretenir une activité physique régulière, de produire et de consommer des fruits et légumes sains, de proximité et à prix raisonnable. Les impacts sur la santé sont donc non négligeables. 

Le fait de produire soi-même en circuit-court, de fonctionner en cycle fermé en revalorisant ses déchets et d’utiliser des méthodes respectueuses de l’environnement impacte directement l’empreinte écologique en la réduisant. 

Plusieurs projets immobiliers sont déjà organisés autour de projets verts :

  • La Cité modèle de Laeken (Bruxelles) est un exemple d’un ensemble de logements sociaux ayant intégré l’agriculture et les espaces verts dans le tissu urbain avec des ruches, un potager, un verger… ;
  • Le projet de la Ferme du Chant des Cailles (Watermael-Boitsfort), où le quartier environnant s’anime autour d’un espace de maraîchage professionnel, de bergerie et de potagers collectifs ;
  • Le projet Refresh/Lagum, situé sur la toiture du Colruyt d’Etterbeek (Jourdan), permet de nourrir les habitant·e·s du quartier grâce à de l’auto-cueillette, mais également de les sensibiliser grâce à des ateliers sur le jardinage urbain et la transformation de légumes ;
  • Le projet URBI Leaf permet de dynamiser le quartier des Tanneurs grâce à leur vitrine explicative sur les micro-pousses. Les citoyen·ne·s se montrent intéressé·e·s et s’informent sur les techniques de production indoor lorsqu’ils passent devant le magasin ;
  • Le projet Peas&Love, situé sur le toit du Caméléon à Woluwe-Saint-Lambert permet aux citoyen·ne·s d’avoir leur propre parcelle cultivée, ce qui les nourrit mais les sensibilise également aux produits de saison. Ils proposent également des ateliers de transformation ainsi que des Team Buildings pour les entreprises du quartier. 
  • Au niveau européen, le projet GROOF a recensé toutes les serres agricoles en toiture : https://www.urbanfarming-greenhouse.eu/mapping-of-rtg 

Duchemin et al. (2008), Urban agriculture: multi-dimensional tools for social development in poor neighbourhoods

Liens et ressources : 

La proximité de la ville offre de multiples opportunités pour des projets agricoles. Nous en soulevons quelques-uns mais cette liste n’est bien évidemment pas exhaustive.  

  1. La vente directe Le soutien citoyen au projet
  2. Le soutien citoyen au projet
  3. Les projets annexes à la production 

1. La vente directe 

Contrairement à des projets ruraux disposant de grands terrains mais souvent de peu de client·e·s dans les environs, la proximité de la ville permet d’être au plus proche des mangeur·euse·s. Outre la vente directe sous forme de paniers pour les maraicher·ère·s, la ville est également riche en magasins bio, en coopératives citoyennes, en marchés durables et bien sûr en réseaux de vente en circuit-court. De plus, les modèles économiques des micro-fermes montrent généralement que la vente directe doit faire partie du business modèle, il faut donc absolument profiter de la proximité avec les acheteur·euse·s. Cela permet également de réduire votre temps de livraison et vos coûts logistiques.

Une piste intéressante est également l'autocueillette. Cette approche permet de partager le terrain dans un cadre clair. Elle permet aux producteur·rice·s de se focaliser sur la production et aux consommateur·rice·s de bénéficier de l'accès à un espace vert, ouvert et naturel, ce qui est plutôt rare en ville. Cette approche permet aussi de fidéliser la clientèle et d'augmenter le niveau de conscience du public ainsi que sa propension à payer un prix juste. Attention toutefois que pour pouvoir proposer de l’autocueillette, il faut avoir un terrain de minimum 0,5 ha (voir FAQ 4 – quelle est la surface minimale pour un projet viable ?) et que les terrains de cette superficie à Bruxelles se trouvent en général dans les communes situées aux extrémités de la ville et éloignés des habitations (Nerpeede, Anderlecht, Jette, …).  

2. Le soutien citoyen au projet 

La participation citoyenne peut offrir un réel soutien à l'agriculture urbaine (AU). Typiquement, l'agriculture urbaine, de par sa petite échelle, est peu mécanisable et est donc intensive en travail manuel. La participation citoyenne peut offrir un réel soutien à cette dimension de l'agriculture urbaine. Elle nécessitera évidemment un encadrement et potentiellement même de la formation.  

Les liens entre un projet professionnel et la participation citoyenne obligent aussi à se poser la question de savoir comment légalement ouvrir un tel projet à la participation sans qu'elle soit perçue comme du travail non déclaré. La Fédération Agriculture Urbaine travaille activement sur cette question.

3. Les projets annexes à la production 

On le sait aujourd’hui, l’agriculture urbaine permet d’apporter énormément de services à la ville en dehors de la production alimentaire en tant que telle. C’est ce que l’on appelle la multifonctionnalité, par exemple la sensibilisation et l’éducation des citoyens. L’AU rend aussi certains services écosystémiques comme la préservation de la biodiversité, la réduction des îlots de chaleur, etc. Ces services permettent de développer des activités au plus près des mangeur·euse·s et citoyen·ne·s qui sont nombreux. Parmi ces activités qui peuvent être monétisées on retrouve par exemple la réalisation de stages pour enfants, des formations à l’agriculture, des team buildings ou « mise au vert » pour les entreprises, des diners insolites sur le champ, des ateliers de sensibilisation pour des écoles, des ateliers de production ou de transformation, etc.

Point d'attention sur la communication dans un contexte urbain

Pour profiter de manière optimale de la proximité de la ville, il est important d’établir une bonne communication vers le quartier autour du terrain qui est souvent le premier cercle de consommateur·rice·s.  

Il est conseillé d’établir cette communication dès le moment où un contrat de mise à disposition des terres est obtenu et qu'un plan d'entreprise est clair, et avant toute modification du terrain qui risque de susciter des questionnements dans le quartier.  

Il peut être utile de repérer les personnes « d’influence » dans le quartier et de parler avec elles du projet et de ses avantages pour le quartier pour qu'elles puissent relayer ensuite l'information auprès du reste de la population. Des affiches et des panneaux peuvent être disposés à des endroits stratégiques où les riverains ont l'occasion d'échanger sur le sujet : des bars, des librairies, des coins de rue, etc.  

Commencer par une réunion d'information en soirée à un endroit neutre ne permettant aucune confusion avec d'autres projets ou intérêts politiques est une possibilité. Les centres culturels se prêtent très bien à ce type de réunions ou, si le temps le permet, le terrain en question est la meilleure solution. 

Les réseaux sociaux ne sont pas à négliger non plus, notamment les groupes liés au quartier dans lequel vous êtes implanté·e (par exemple « La Schaerbeekoise » pour Schaerbeek, « les bons plans d’Ixelles », etc. Les groupes des communes « en transition » sont intéressants aussi ainsi que le journal de la commune par exemple). 

Le GEL Agriculture Urbaine du Village Partenaire peut vous aider à établir un plan de communication qui correspond à votre projet et à vos valeurs.

La question de la taille minimale de l’exploitation dont il faut disposer pour qu’un projet soit viable est une question qui est régulièrement posée. Pour y répondre, il est indispensable de définir les grandes lignes du projet car la rentabilité dépend de nombreux facteurs. Les combinaisons sont variées et dépendent autant du site exploité que de la gestion mise en place et des produits sélectionnés. 

Lorsqu’on souhaite mener à bien un projet agricole en milieu urbain, l’accès à la terre est souvent une donnée qui imposera des limites, en région bruxelloise comme dans bien d’autres villes. Il y a cependant des projets récents qui ont vu le jour et occupent des surfaces inutilisées, aussi bien dans des caves que dans d’anciens bureaux, sans oublier les toits, les friches ou les entrepôts. Attardons-nous cependant sur la question et tentons de dégager sur quels critères nous pourrions-nous baser pour évaluer la surface minimale nécessaire pour mener à bien un projet agricole urbain.

Pour déterminer la surface nécessaire à un projet, il faut analyser divers critères qui auront une incidence sur l’espace à cultiver. En voici une liste non exhaustive : 

  • La nature du projet : agriculture pleine terre ou agriculture hors-sol ? 
  • Le type de surface cultivable (pleine terre, cave, toit, mur, entrepôt, …) couplé à des considérations en matière de température et d’orientation ; 
  • Les coûts de revient (intensité et technicité, main-d’oeuvre indispensable à l’activité de production) ; 
  • La distance avec le public cible et les impératifs logistiques ; 
  • Le type de produits, de culture et de système de production choisis ; 
  • Les caractéristiques de production (main-d’oeuvre, accès,…) ;
  • Le contexte dont le projet a besoin (client à proximité, atelier de transformation, …)  
  • Le modèle économique du projet, c’est-à-dire ses canaux de vente (paniers, autocueillette, horeca,…)

Commençons déjà par différencier les projets en pleine terre, les projets en hors sol en extérieur et les projets indoor :

  1. Les projets d’agriculture urbaine en pleine terre  

Si certains agriculteurs en pleine terre implantés à Bruxelles renseignent une surface exploitée s’étendant de 1500 m2 (15 ares) à un hectare (100 ares), d’autres, implantés en milieu rural, ont besoin de plus d’espace pour rendre leur projet viable. Un réseau de petites surfaces proches les unes des autres avec des rotations courtes ou la culture de produits à forte valeur ajoutée offre une réponse différente à cette question de la surface minimale nécessaire. 

En maraichage avec un modèle de paniers de légumes ou de vente des restaurants/épicerie, on parle de minimum 15 ares pour 1 ETP. Cependant, un maraicher Bruxellois a démontré qu’avec 20 ares il faisait vivre 2 ETP sur un modèle de légumes à haute valeur ajoutée vendus aux restaurants autour de sa ferme.

Par contre, en autocueillette, il faut prévoir une plus grande surface étant donné la diversité de légumes à produire pour satisfaire ses mangeurs (courges, pommes de terre, carottes,…) et on parle donc en général de 0,5 ha minimum, mais la plupart des maraichers utilisant ce modèle à Bruxelles tournent plutôt autour de 1 hectare.

En ce qui concerne la tisanerie, à Bruxelles les porteurs de projet cultivent sur des surfaces entre 5 et 15 ares. Cependant, les différents business modèles montrent qu’à nouveau, la production de tisanes seules n’est pas suffisante et qu’elle doit être combinée à des services ou à la production d’autres produits d’herboristerie (cosmétiques, produits bien-être,…).

  1. Les projets en hors sol en extérieur (sur toiture ou sur terrains pollués)

En ce qui concerne les projets en hors sol en extérieur, la surface minimale nécessaire dépend fortement du type de production et ensuite des canaux de vente.

Si c’est pour faire du maraichage « classique », on parlera de 1500m2 comme en pleine terre. Par contre, en fonction de la technique hors-sol (hydroponie horizontale ou verticale, aéroponie horizontale ou verticale, culture sur substrat reconstitué en toiture, en bacs) et du type de légumes/herbes cette surface peut-être fortement réduite. La production de légumes peut varier de 35 à 100kg du m2 en fonction de la technique utilisée. Par exemple, chez Peas&Love à Bruxelles, ils cultivent des légumes sur des tours sur une surface de 1200m2 au total.

Si c’est pour produire des produits à plus haute valeur ajoutée, comme des poissons ou des micropousses, cette surface peut à nouveau être réduite.

A titre d’exemple, un projet bruxellois cultive 800m2 en toiture (chemins compris) n’arrive pour l’instant pas à rentabiliser son modèle alors que le projet ‘Plantation’ de Cultivate à Paris a une serre de 1200m2 en hydroponie à côté de 1500m2 en maraichage hors sol, et emploie 8 ETP. A noter que leur site fait 7.000m2 et que leur business modèle comprend des team buildings et des activités connexes à la production agricole (cours de yoga, ateliers de cuisine,…).

Une étude menée par le CRETAU au Québec a recensé les fermes maraichères sur toit et montre que l’une des fermes est viable avec 520m2 mais reçoit un soutien financier de la part du gestionnaire de l’immeuble. Suite à l’analyse des données financières de 4 fermes sur toi, ils estiment que la rentabilité d’un projet est plus facilement atteignable avec minimum 2000m2 de surfaces cultivées. Cependant, ils insistent fortement sur le fait qu’il ne faut pas baser le modèle économique sur la production et qu’il est essentiel de diversifier les sources de revenus avec des ateliers, des évènements, des restaurants champêtres etc.

Enfin, un autre projet parisien, sur le toit de l’Opéra,  les « Bien élevées » https ://bienelevees.com cultive du safran (culture à très haute valeur ajoutée) sur 200m2  seulement et est viable. L’organisation d’évènements et de « journées récoltes » payantes fait cependant intégralement partie de leur business modèle.

  1. Les projets indoor

L’agriculture verticale a émergé à Bruxelles, associée à des productions atypiques comme la production d’insectes (Little Food, projet qui a malheureusement mis un terme à ses activités), de champignons (Eclo (ex Champignons de Bruxelles), Permafungi,…), de production de poissons en aquaponie (BIGH) ou encore de micropousses (Urbileaf, Eclo, BIGH, …). En Amérique du Nord ou au Royaume-Uni, on retrouve aussi la production verticale de légumes feuilles. Dans ce cadre, de petites surfaces de 50m2 voire moins permettent des cultures intensives. Aujourd’hui, la surface minimale ne se calcule donc plus uniquement en m2 mais aussi en m3. 

Certains projets Bruxellois indoor sont viables sur une surface de 50m2.

Attention, toutes ces données sont partagées à titre indicatif et ne sont en aucun cas des conclusions générales. Chaque modèle a une taille minimale qui lui est propre et aucune considération générale ne peut être tirée en Europe ou à Bruxelles à ce jour.  

Les données relatives à la taille minimale propre à chaque projet sont entre les mains des entrepreneurs actifs dans le secteur.

A vous d’aller à leur rencontre avant de monter votre projet ! Vous pouvez voir les différents projets bruxellois ainsi que leur superficie sur la carte de Bruxelles Environnement :  Atlas (environnement.brussels)

Notons que certaines facultés d’agronomie comme le Cretau, Innoviris, le CRAU de Gembloux et le laboratoire d’agroécologie de l’ULB mènent également des recherches sur ces questions. Nous vous conseillons de vous renseigner sur l’état d’avancement de leurs recherches.    

Liens et ressources :

La diversification des produits, activités et services est souvent préconisée comme méthode de rentabilisation pour des projets en milieu urbain. Ceci est évidemment lié à la surface réduite et donc à l'optimisation de son utilisation. Chaque diversification demande des ressources humaines (des compétences), des ressources financières (les investissements) et techniques (les infrastructures).

Nous distinguons deux types de diversification : verticale et horizontale. La diversification verticale concerne la diversification des types d'activités et la diversification horizontale concerne la diversification à l'intérieur de chaque activité, par exemple le nombre de types de légumes dans l'activité de la production primaire de légumes.

La diversification verticale inclut entre autres :

  • production primaire de légumes et petits fruits ;
  • production de fleurs à couper ;
  • production de plantes aromatiques et médicinales ;
  • production de champignons ;
  • la transformation de ces produits ;
  • des services d'animation et de formation ;
  • des services de mise à disposition du terrain pour d'autres activités liées au bien-être, à la production artistique, etc.

La liste n'est pas exhaustive.

La diversification horizontale cherche à maximiser la diversité des produits (pour chacun des exemples) afin d'avoir une offre attirante et pour augmenter aussi la résilience (dans toutes ses dimensions) du projet.

Il est toutefois important de chercher à équilibrer les avantages qu'apporte la diversification en termes de rentabilité et d’attractivité et les désavantages en termes de besoins supplémentaires ou de surconsommation de travail. Pour mener cette recherche d'équilibre, nous conseillons fortement de s'inspirer de projets existants et rentables, pour analyser comment ils font aujourd'hui et comment ils ont pu historiquement développer leur diversification.

Certaines structures comme Diversiferm sont spécialisées en cette matière.

Liens et ressources :

Lorsque vous voulez démarrer un projet d’agriculture urbaine, il est très important de limiter les risques liés à son lancement. Par exemple, les investissements initiaux doivent être réduits et nous allons vous conseiller d’investir le moins possible vos fonds propres dans votre projet, mais plutôt de faire appel à des subsides/primes/aides à l’investissement, crédits ou investisseurs.

Pour tester votre projet en limitant les risques, la méthodologie Lean Start Up est très intéressante. Développé par Eric Ries en 2008, cette méthodologie permet de tester une version "béta" de son projet tout en se basant sur la demande des clients et le marché existant. Vous trouverez plus d’informations ici

Il est également très important de faire une étude de marché avant de lancer votre projet, afin de bien vérifier l’adéquation de votre idée sur le marché urbain. Par exemple, si vous voulez produire des micropousses, vérifiez bien que le marché ne soit pas déjà saturé avec les acteurs existants. Pour réaliser une étude de marché complète, le GEL Village Partenaire peut vous accompagner.

Enfin, ne mettez pas trop de ressources dans le développement d’un site internet, d’un logo ou d’une identité visuelle, tout cela peut se faire dans un second temps et de manière « artisanale », lorsque vous générez déjà un petit chiffre d’affaire. Beaucoup d’entrepreneurs dépensent beaucoup d’argent avant même d’avoir validé leur proposition de valeur sur le marché et c’est une erreur. Vous pouvez investir dans votre projet une fois que celui-ci est validé et que vous générez un petit chiffre d’affaire.

Une fois votre projet prêt à être lancé et avant même de créer une structure officielle, il existe plusieurs moyens tester son activité avant de créer une société qui demandera des investissements, en fonction de votre statut actuel :

  • La SMART : la smart est une société coopérative qui vous permet de facturer vos services ou de vendre vos produits de manière ponctuelle. Si vous êtes demandeur.se d’emploi ou salarié.e, ce statut peut être intéressant car vous n’avez pas besoin de payer de cotisations sociales ou de prendre un comptable, la SMART gère tout ça pour vous en échange de 6% de votre chiffre d’affaire.
  • Job Yourself : Job Yourself est une coopérative d’activité qui vous permet de tester votre projet à temps plein durant 18 mois tout en gardant vos allocations de chômage et droits sociaux. Votre chômage est gelé est vous n’avez plus d’obligation de recherche d’emploi. C’est donc un statut qui correspond uniquement aux demandeurs d’emploi. A nouveau, ce statut est très intéressant car en plus de garder votre chômage, vous ne devez pas payer de cotisations sociales ni de comptable, le tout en échange de 10% de votre marge brute (revenus – frais avant impôts). Beaucoup de porteurs de projet en agriculture urbaine sont passés (ou sont actuellement) chez Job Yourself. Job Yourself vous permet aussi de ne pas avoir besoin de votre gestion de base durant la période de test. Plus d’informations ici
  • Tremplin indépendant : Si vous êtes demandeur d’emploi, le statut de tremplin indépendant vous permet de lancer votre projet tout en gardant vos allocations de chômage durant 12 mois. Vous devez rester disponible sur le marché de l’emploi pendant cette période et être apte au travail. Cependant, attention, votre bénéfice net imposable ne peut pas dépasser les 4000 euros sur l’année, c’est donc un statut intéressant pour le démarrage mais il atteint rapidement ses limites. Plus d’informations sur T158 | Documentation | ONEM
  • Le statut d’indépendant complémentaire : Pour bénéficier du statut d’indépendant complémentaire, il faut avoir un emploi en tant que salarié à mi-temps (19h/semaine) et un projet qui ne nécessite pas une implication à temps plein dans sa phase de démarrage. Le statut d’indépendant complémentaire est très intéressant car il est peu coûteux en cotisations sociales (tout dépend bien sûr de votre chiffre d’affaire et revenu) et très facile d’un point de vue administratif. 

Liens et ressources :

Le choix de la forme d’entreprise est un point crucial pour lancer votre projet dans les meilleures conditions. Avant de commencer, il faut savoir que pour chaque forme d’entreprise, il y a des avantages et des inconvénients, c’est donc une décision qui n’est jamais facile à prendre et pour laquelle il faut bien peser le pour et le contre.

Une fois votre projet testé et votre proposition de valeur validée, vous avez 2 grandes possibilités pour la forme d’entreprise : être en personne physique ou en personne morale. La seule condition pour pouvoir lancer son activité est de prouver davoir des connaissances de gestion de base. Pour cela, il existe 3 possibilités :

  1. Le diplôme :

    · d’enseignement supérieur (université, haute école,…)

    · d’enseignement général ou professionnel secondaire supérieur en commerce, en comptabilité, en vente ou en administration postérieur au 30 septembre 2000.

  2. La pratique professionnelle : prouvée au moyen de pièces justificatives (attestation d’un employeur, contrat de travail…) ;
  3. L’examen devant le Service du Jury central.

Aperçu des formes d’entreprises :

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  • Personne physique : Indépendant en personne physique, indépendant complémentaire, association de faits
  • Personne morale : SRL (société à responsabilité limitée), ASBL (association sans but lucratif), SA (société anonyme)
  • Entre personne morale et physique : La société simple 

Personne physique : 

  •  Avantages : c’est assez « facile » de s’inscrire en tant qu’indépendant en personne physique, il y a peu de formalités, beaucoup moins de frais, d’administratifs et les prises de décisions sont plus faciles.
  • Inconvénients : il n’y a pas de distinction entre votre patrimoine privé et le patrimoine professionnel, c’est-à-dire qu’en cas de dettes ou de faillite, votre patrimoine privé peut être impacté. C’est aussi plus difficile de constituer un capital important (crédit,…), il n’y a pas de continuité de l’entreprise en cas de décès de l’entrepreneur et l’accès au bail à ferme est plus difficile

L’indépendant en personne physique est un homme ou une femme qui exerce son activité indépendante sous la forme juridique d’une entreprise individuelle. Cette activité peut s’exercée à titre principal ou complémentaire (voir description plus haut).

Exemples d’entrepreneurs bruxellois qui sont en personne physique à titre principal : Hierba Buena, Cycle Farm, Urbi Leaf, Smala Farming,…

L’association de fait représente 2 indépendants (ou plus) en personne physique qui s’associent et qui ont un numéro de TVA en commun. La responsabilité est limitée, elle n’est pas soumise à certaines obligations mais ne jouit pas non plus de certains droits :

• Ne peut pas posséder de biens

• Ne peut pas engager du personnel

• Ne peut pas signer de contrats (baux,…)

• Ne peut pas recevoir des subventions publiques ! (il faut que la subvention soit au nom de l’un des indépendants en personne physique)

Exemple d’entrepreneurs bruxellois qui sont en association de fait : L’Eldoradis

Personne morale : 

  • Avantages : c’est une entité juridique bien distincte, il y a donc une distinction entre les patrimoines. Si vous êtes à plusieurs dans le projet, c’est plus facile de rassembler le capital sous une personne morale avec un pacte d’associés, la société reste active en cas de décès, c’est plus facile de reprendre d’autres exploitations qui demandent un apport en capital et l’accès au bail à ferme est facilité, de plus certaines aides publiques sont uniquement pour les personnes morales.
  • Inconvénients : créer une personne morale demande des frais de constitution (plus ou moins en fonction du type de structure choisie), l’administration est assez lourde (CA, AG, déclaration des comptes à la Banque Carrefour des Entreprises,…), il est parfois difficile de prendre des décisions à plusieurs et les frais de comptable sont plus élevés qu’en personne physique
  • La SRL (société à responsabilité limitée) est généralement considérée comme la forme légale de société la plus appropriée à une petite ou moyenne entreprise. Une SRL peut être constituée par une ou plusieurs personnes. La SRL a une personnalité juridique propre qui est distincte de celle des actionnaires ou de l’actionnaire unique. Elle dispose également d'un patrimoine propre. C’est en principe une société privée : les parts sont en principe nominatives (le propriétaire est nommément désigné, il est donc possible de l'identifier) et les possibilités de céder ces parts sont limitées sauf dispositions contraires des statuts. C'est une société à responsabilité limitée : les actionnaires s’engagent uniquement à concurrence de leur apport. En cas de faillite de la société, les créanciers ne peuvent émettre aucune prétention sur le patrimoine propre des actionnaires. Les statuts doivent être rédigés par acte notarié.

Il n’y a pas de minimum imposé pour les capitaux propres de départ mais ceux-ci doivent être suffisants à la lumière de l’activité envisagée.

La revente est facile, il est possible de rétrocéder des bénéfices aux actionnaires et un seul actionnaire suffit pour la création. Cependant, il y a une certaine lourdeur administrative et les actions ne sont pas librement cessibles, il faut à chaque fois passer devant le notaire.

Exemples d’entreprises bruxelloises qui sont en SRL : BIGH, Eclo

La SC (société coopérative) est une personne morale avec composition pluripersonnelle obligatoire : un minimum de trois fondateurs/coopérants. La SC est réservée aux ‘véritables’ coopérations. L’objet principal doit être de satisfaire aux besoins des actionnaires et/ou de développer leurs activités économiques/sociales.

Les coopérants peuvent entrer et sortir librement, sans trop de formalités (même si des restrictions peuvent être prévues dans les statuts). La SC permet de créer un projet communautaire et d’avoir des beaux échanges avec les coopérateurs.

L’avantage est l’aspect communautaire, la coopérative est également un outil intéressant pour lever des fonds grâce aux coopérateurs. Les associés (coopérateurs) peuvent entrer et sortir librement. Les inconvénients sont le fait de devoir obligatoirement être 3 fondateurs, la gestion administrative et comptable est assez lourde et l’aspect humain peut s’avérer très complexe lors de la prise de décision. Si vous décidez de vous lancer dans l’aventure de la coopérative, il est important de se faire accompagner sur l’aspect collaboratif et collectif de son projet. Pour cela, il existe de nombreuses structures, n’hésitez pas à contacter le Guichet d’Economie Locale du Village Partenaire !

Exemples d’entreprises bruxelloises qui sont en SC : Le champ de Cailles, La Finca, Permafungi,…

L’ASBL (association sans but lucratif) est un groupement de personnes physiques ou morales qui poursuivent un but désintéressé. Il faut au minimum 2 fondateurs pour créer une ASBL et depuis 2018 il n’y a plus de limitation des activités (à but lucratif ou non). Il est obligatoire de tenir une comptabilité et de déposer ses comptes annuels et budget mais pas de les publier. Attention, il n’y a pas de distribution de bénéfices, les bénéfices réalisés doivent être réinvestis car le but recherché est un but désintéressé. De plus, en cas d’arrêt de l’ASBL, le patrimoine qui subsisterait suite à la liquidation de l’ASBL ne peut pas être réparti entre les membres. Il doit être donné à une autre association poursuivant le même but.

Une ASBL est peu couteuse à la constitution (150 euros), si le patrimoine est inférieur à 25.000 euros, l’ASBL ne paie pas d’impôts et il y a plus de possibilités de subsides avec cette structure juridique. Les banques sont plus frileuses en cas de demande de crédit.

A côté de tout cela, il existe également la Société Simple, qui n’a pas de personnalité juridique :

La Société Simple : Une société simple est une forme de société qui est soumise à peu de règles contraignantes. Pour constituer une société simple, vous devez être au minimum deux associés (ou « partenaires ») physiques ou morales, et vous vous engagez avec une responsabilité solidaire. Vous nouez une collaboration entre

partenaires et fixez des accords spécifiques à cet effet dans un contrat de société simple. Par ailleurs, une société simple n’a pas de personnalité juridique et ne peut donc pas être déclarée en faillite.

Du fait de son caractère peu réglementé, la société simple est souvent utilisée par les entreprises agricoles familiales. Plus d’informations se trouvent ici : https://www.liantis.be/fr/devenir-independant/forme-juridique/societes/…

Exemples d’entreprises bruxelloises qui sont en Société Simple : Mish Mash

Liens et ressources :

· https://www.liantis.be/fr/devenir-independant/forme-juridique/societes/…

· https://economie.fgov.be/fr/themes/entreprises/creer-une-entreprise/dem…

· https://www.belgium.be/fr/economie/entreprise/creation/types_de_societe

· Données du GEL AU (Village Partenaire) et de la FédéAU sur l’Agriculture Urbaine à Bruxelles

Pour mener à bien son projet il est crucial de savoir communiquer, car aussi génial soit-il, il ne se suffit pas à lui-même. Il faut le mettre en lumière pour toucher un maximum de gens et ainsi attirer les personnes près de chez vous qui souhaitent consommer différemment, mieux, et qui seront vos prochains clients !

Pourquoi communiquer sur votre projet ?

1. Attirer des clients : Communiquer afin de constituer rapidement une clientèle fidèle et gagner du temps sur le champ.

2. Construire votre réseau local : Vos clients ne sont pas les seuls acteurs que vous devez attirer : vous aurez besoin d’un tissu local dense et solidaire pour soutenir votre projet, de vos voisins à vos futurs salariés, bénévoles ou woofers.

3. Vous mettre en lumière : Votre projet et votre démarche se démarquent par les valeurs qui le portent et peuvent intéresser des journalistes ou des relais locaux.

4. Soutenir la cause : C’est aussi un moyen de porter la voix du mouvement agroécologique, de lui donner de la visibilité médiatique pour l’amplifier et de faire bouger les lignes !

Un célèbre dicton dit « Une entreprise qui ne communique pas est une entreprise morte ! ». Que faire quand on a n’a ni le temps ni le budget pour communiquer ?

On va à l’essentiel et on priorise.

Où communiquer?

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L’image ci-dessus offre une vue d’ensemble de toutes les possibilités et les choix de communication possible offert par les différents canaux de commercialisation.

1. Site Internet :

a. Étapes : Réfléchir au contenu du site ; acheter un nom de domaine ; créer le site via une plateforme comme Wordpress ou Wix ; rédiger du contenu et choisir une image ; rajouter le lien sur tous vos supports de communication.

b. Budget : ça varie entre quelques centaines et quelques milliers d’euros en fonction de la complexité du site.

c. Temps : au moins 2 semaines de mise en forme, puis quelques heures mensuelles pour le mettre à jour.

2. Référencement (Google My Business) :

a. Étapes : Créer un compte Google My Business ; localiser votre ferme sur la carte et renseigner les champs demandés ; mettre à jours les horaires, les contacts, etc.

b. Budget : Gratuit.

c. Temps : Comptez moins d’une heure.

3. Facebook :

a. Étapes : Créer une page officielle sur Facebook ; rédiger ses premiers « posts » (garnir la page) ; inviter ses connaissances à « liker » la page ; 1 à 2 posts par semaine pour commencer.

b. Budget : La création et le partage de la page est gratuit ; possibilité de créer une publicité ponctuelle pour renvoyer vers votre page (+/- 30euros pour une semaine).

c. Temps : Au moins 2 heures pour la création de la page (choix des photographies, rédactions des infos pratiques) ; puis 2 heures semaines pour son animation régulière.

4. Instagram :

a. Étapes : Créer compte Instagram au nom de votre ferme ; mettre à jour ses informations (photo, location, description avec #hastags comme #ferme #agriculture #permaculture) ; photo pour garnir la page (vue de la ferme, zoom sur une culture ou un animal).

b. Budget : La création et le partage du compte est gratuit ; possibilité de faire une publicité (comme sur Facebook).

c. Temps : Quelques minutes pour la création du compte ; puis quelques minutes/semaines pour prendre photos et les partager. (Attention : ça nécessite une régularité hebdomadaire sinon l’algorithme ne vous affichera plus). Il est également possible de lier Facebook et Instagram puisque les deux applications appartiennent au groupe Meta, et de gagner ainsi du temps en postant le même contenu sur les deux réseaux sociaux.

5. Newsletter :

a. Étapes : Avoir une base de donnée de contact mail ; choisir son logiciel de création de newsletter (ex. Mailchimp ou Sendinblue) ; déterminer la fréquence d’envoi (pas plus de 1x/mois pour éviter de ‘spammer’ ses clients, ou bien toutes les semaines si vous avez un panier de légumes à annoncer) ; rédiger le contenu, choisir la photographie ; envoyer la lettre.

b. Budget : Le logiciel de création en général jusqu’à 500 contacts.

c. Temps : ½ journée pour apprendre à maîtriser le logiciel ; puis 2h pour rédiger le contenu et choisir photographie ; 1h/mois pour mettre à jour votre base de contact.

6. Média Locaux :

a. Étapes : Des journalistes peuvent vous contacter spontanément (via votre page Facebook/site internet) ; il faut préparer l’interview et des réponses à l’avance pour mieux véhiculer vos idées; Attention à bien mener l’interview et pas l’inverse ; n’oubliez pas d’envoyer mail de remerciement au journaliste.

b. Budget : En général gratuit, sauf si vous passez par une agence de presse.

c. Temps : Au début il faudra 1/2h pour préparer votre entretien, ensuite vous le connaîtrez par cœur ; comptez plusieurs heures pour le montage d’une vidéo de 5 minutes ; garder le contact des journalistes pour éventuellement les relancer quand vous avez des nouveautés à communiquer sur votre activité.

7. Flyers et flocages :

a. Étapes : Trouvez un graphiste pour faire des visuels ou utiliser Canva ; trouvez un imprimeur ; distribuer les tracts dans tous les commerces locaux où vos clients peuvent potentiellement aller.

b. Budget : La création et l’impression pouvent aller de quelques dizaines à quelques centaines d’euros ; la distribution est « gratuite » si vous le faites vous-même mais ça prend du temps.

c. Temps : Quelques heures de recherche d’un graphiste et communication avec lui (ou bien quelques heures sur Canva) ; En une semaine support peuvent être prêts. Prévoir du temps pour la distribution.

8. Évènements :

a. Étapes : Organisation = bien choisir date ; communiquer sur tous vos supports ; bien calibrer la main d’œuvre nécessaire pour l’organisation ; préparer le plan de la visite et les éléments que vous souhaitez partager.

b. Budget : Outre le temps passé et les éventuels produits dégustés, l’évènement peut être gratuit si des bonnes volontés peuvent vous aider ; attention la communication autour de l’évènement peut être payante (tracts, etc.).

c. Temps : un certain temps mais dépendra de l’ambition de votre évènement.

Quoi communiquer?

- Vos motivations et démotivations, l’histoire de votre projet, votre engagement etc.

- Vos informations commerciales (vos prix, produits, canaux de commercialisation, etc.).

- La démarche sociale et environnementale de votre projet.

- Vos réalisation principales : construction, lancements, photos de grandes étapes.

- Vos actualités : concours, partenariat, vos récoltes, naissances d’animaux.

Les réticences :

« Je ne suis pas photogénique / je n’aime pas me mettre en avant »

Nulle obligation de vous mettre particulièrement en avant si vous n’aimez pas ça. Vous pouvez parfaitement partager des images de la ferme, du lieu, de vos animaux, de vos cultures... Si vous avez l’impression de n’avoir rien à dire, c’est faux ! Vous êtes le porteur de projet, sans vous il n’existerait pas ! Comment parlez-vous de votre projet à vos proches ? Avec passion et détermination ? Et bien il suffit de faire pareil ;-)

« je n’utilise pas Facebook et Google pour des raisons éthiques ».

On comprend...mais c’est dommage ! Google est le 1er moteur de recherches, c’est là que vos clients vont venir vous chercher …Pareil pour Facebook ! Ne pas y être serait comme de se passer des pages jaunes ou d’une carte de visite pour un commercial. De plus, ces nouveaux outils vous permettent de mettre en lumière votre voix militante auprès d’un plus large public...et donc d’accélérer la transition.

Les outils 

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Liens et ressources :

· Données du GEL AU (Village Partenaire) et de la FédéAU sur l’Agriculture Urbaine à Bruxelles

· « Pourquoi et comment communiquer sur ma ferme » Petit guide à l’usage des fermes agroécologiques – Ferme d’Avenir – 2020

· https://jbk-agricomm.fr/strategie-de-communication-agricole

· https://wikiagri.fr/articles/les-10-points-cle-de-la-communication-de-l…

Contexte :

La vente directe ou semi directe fait partie inhérente des facteurs de réussite des producteurs en Agriculture Urbaine (AU). Il est important de noter que la concurrence est de plus en plus élevée car l’offre de légumes bio se généralise. Les chances de survie sans système de commercialisation performant sont pratiquement nulles. Il faut aussi savoir que le circuit-court peut reproduire une logistique énergivore, donc prenez bien le temps de réfléchir à votre stratégie de commercialisation en amont.

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Définition :

- La vente directe est caractérisée par l’absence d’intermédiaire entre un producteur et son client.

- Le circuit-court se différencie de la vente directe par la présence d’un seul intermédiaire entre le producteur et le client final.

- La vente indirecte se caractérise par la présence de plusieurs intermédiaires entre le producteur et le client final (ex. transformateur, distributeur, supermarché).

Les différents canaux de ventes :

Généralement il n’arrive pas qu’un producteur ait un seul canal de vente, mais bien une combinaison de plusieurs canaux bien utilisés.

Certains canaux nécessitent plus de compromis que d’autres : quasi nécessité de faire de l’achat-revente (c’est le cas de la plupart des systèmes paniers et des magasins à la ferme par exemple) ou encore de faire beaucoup de déplacements ;

La vente indirecte n’est pas forcément inhumaine : les porteurs de projets ne s’identifient pas souvent à ces canaux, pour diverses raisons ou croyances. Les témoignages recueillis (travail avec des magasins et de la restauration) montrent que ces partenariats peuvent être très enrichissants, parfois plus que certains types de vente directe.

Il faut avoir un système de production qui correspond au système de commercialisation. Le système de commercialisation doit représenter MAXIMUM 20% de votre temps (50% avec les récoltes comprises).

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Stratégie de commercialisation :

Il arrive très rarement qu’un seul et unique modèle de commercialisation suffise. Dans la majeur partie des cas, ce sont une multitude de canaux que les producteurs choisissent.

Très souvent, durant la phase de construction des canaux de commercialisation, qui peut durer 2 à 3 ans, la plupart des producteurs saisissent naturellement toutes les opportunités qui s’offrent à eux. Parfois, ce n’est même que lorsque la production est là que la recherche de débouchés commence. En effet, en phase de lancement, il faut déjà tenir compte des travaux d’aménagements, des apprentissages, des travaux des champs. Le producteur prend alors n’importe quelle opportunité afin de ne pas perdre sa production, avec des rapports quantité/temps/déplacement très souvent désavantageux.

La formule suivante permet de quantifier la rentabilité d’un canal : 

rentabilité d'un canal = Chiffre d'affaire HTVA / Nb heures de commercialisation (hors récolte)

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Le graphique ci-dessus représente les choix de canaux de commercialisation de deux maraichers de l’espace-test Graines de Paysans en 2017, et leur Chiffre d’Affaire (CA) par rapport aux heures de commercialisations (CA/h).

 

Nombre de canaux recommandés :

- Généralement, 3 à 6 canaux coexistent dans une phase de lancement, puis une sélection s’opère pour n’en laisser que 2 principaux.

- Différents canaux permettent de réduire les risques et offrent donc une meilleure résilience.

- S’il n’y a qu’un seul canal de vente avec une multitude de clients c’est bon aussi. L’important est de ne pas baser ses ventes sur seulement 1 ou 2 gros clients car c’est dangereux.

Conclusion :

- Il est primordial de réfléchir à sa stratégie de commercialisation en amont.

- Il faut bien évaluer chaque canal en fonction de sa logistique, du temps requis par ce canal et de sa rentabilité.

- Il est important de retenir qu’il n’existe pas de combinaison « idéale », tout dépend de votre projet, de vos ambitions et de vos valeurs. Il existe autant de combinaisons que de projets.

 

Tableau récapitulatif de tous les canaux de vente :

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Liens et ressources :

· https://innoviris.brussels/fr/documents/ultratree-linstallation-de-proj…

· Analyse du potentiel de la vente directe en maraîchage selon différents types de systèmes d’abonnement – Etude de trois cas en Fédération Wallonie-Bruxelles – Innoviris. Auteurs : Hervé Léonard, en collaboration avec François Wiaux – Projet de recherche Ultra-Tree, Co-create financé par Innoviris (2015-2018).

· Données du GEL AU (Village Partenaire) et de la FédéAU sur l’Agriculture Urbaine à Bruxelles

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Date de dernière modification: 18/04/2024